BUSH (G.)

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BUSH GEORGE HERBERT WALKER (1924- )

Quarante et unième président des États-Unis. George Herbert Walker Bush représente un croisement complexe du patriciat de l’Est, dont il est un des produits les plus achevés, et du monde des entrepreneurs du Sud-Ouest où il est allé chercher une sorte de seconde légitimité. Il est né le 12 juin 1924 à Milton (Massachusetts) dans une famille d’athlètes férus de compétition. Son père, Walter Prescott Bush, un banquier d’affaires de Wall Street, fut sénateur républicain du Connecticut de 1952 à 1963. Pourtant le futur président n’est pas simplement le rejeton d’une famille riche ou le produit de l’enseignement élitiste mais exigeant de l’Est (la Phillips Academy d’Andover). Son aura personnelle (sinon intellectuelle) durant ses études, ses prouesses athlétiques, ses exploits de plus jeune aviateur américain pendant la Seconde Guerre mondiale (cinquante-huit missions de combat durant l’une desquelles son appareil est abattu) suggèrent d’indéniables qualités que sa carrière ultérieure tend à confirmer.

En 1945, George Bush épouse Barbara Pierce, la fille d’un éditeur de magazines; le couple aura six enfants. Après avoir obtenu en 1948 une licence d’économie à Yale, il part pour la «frontière» orientale du Texas où il attrape la fièvre du pétrole. En 1958, il devient président de la Zapata Off-Shore Company, qui s’assurera une forte réputation dans le développement du forage et de la production de pétrole en mer.

Ayant acquis une certaine aisance financière, il décide, en 1964, de se consacrer à la chose publique. Dès 1966, il est élu représentant du Texas et réélu deux ans après. Tiraillé, comme il le sera tout au long de sa carrière, entre ses instincts centristes et les penchants ultra-conservateurs d’une partie de son électorat, il éprouve déjà des difficultés à définir une ligne politique, ce qui lui vaut sans doute d’être battu quand il brigue le Sénat en 1970.

Richard Nixon, qui l’appellera à la tête du parti républicain (début 1973-été 1974) à l’approche de la tourmente du Watergate, lui ouvre alors une nouvelle carrière: la politique étrangère. Bush est successivement représentant des États-Unis auprès de l’O.N.U. (fin 1970-début 1973), chef du bureau de liaison des États-Unis en Chine (septembre 1974-décembre 1975) et directeur de la C.I.A. (janvier 1976-janvier 1977).

En 1980, il s’affirme comme le rival le plus dangereux pour Ronald Reagan dans la course à l’investiture. Avant la convention, son ami (et futur ministre des Affaires étrangères), James Baker, le convainc de se rallier à l’ancien gouverneur de Californie, qui le choisit alors comme vice-président. À ce poste, il sait se montrer loyal, mais aussi discret, et parachève sa connaissance des problèmes de sécurité. Reconduit avec Reagan en 1984, il est élu président quatre ans plus tard, avec 54 p. 100 des suffrages, face au démocrate Michael Dukakis, à la suite d’une campagne dont la férocité lui a souvent été reprochée. Il est à ce prix le premier vice-président en exercice à l’emporter, depuis Martin Van Buren en 1836.

Son bilan à la Maison-Blanche (janvier 1989-janvier 1993) reste mitigé. En janvier 1991, cette ambivalence lui vaut d’être le premier à être nommé par l’hebdomadaire Time «Homme de l’année» à la fois pour l’ampleur de ses échecs (en politique intérieure) et de ses succès (à l’étranger).

Rompu aux arcanes de la scène internationale, élitiste et secret, Bush excelle à nouer des contacts avec les dirigeants étrangers. D’abord hésitant face aux intentions de l’autre camp, il a su très vite gérer la fin de la guerre froide avec habileté, ne jamais permettre aux nationalistes russes d’exploiter les concessions de Gorbatchev contre ce dernier, conclure avec lui les traités S.T.A.R.T.-I (juillet 1991) et S.T.A.R.T.-II (janvier 1993) mais aussi s’assurer le maintien dans l’O.T.A.N. de l’Allemagne réunifiée. Longtemps porté à une compréhension exagérée envers un Saddam Hussein perçu comme le meilleur rempart face à l’islamisme iranien, il réussit à mettre sur pied puis à maintenir une coalition internationale des plus hétérogènes pour le contraindre à se retirer du Koweït. Malgré sa victoire dans la guerre du Golfe (janvier-février 1991), il n’est pas réélu en 1992, n’obtenant que 38 p. 100 des voix, face au démocrate Bill Clinton, qui en recueille 43 p. 100. Le candidat indépendant Ross Perot en obtient 19 p. 100.

Son échec tient partiellement au fait qu’il n’a pas su tirer profit de ses succès à l’étranger. Il pâtit de son impuissance à briser Saddam Hussein, de la fin d’une guerre froide à laquelle son image était associée et, dans la nouvelle ère géoéconomique qui paraît commencer, de son apparente incapacité à matérialiser sur le plan commercial une suprématie américaine par ailleurs incontestée.

En ce qui concerne la politique intérieure, sa présidence s’identifie à une récession (1990-1992). Écartelé entre ses réflexes de patricien du Nord-Est et ses efforts pour se faire accepter par l’aile consezrvatrice radicale de son parti, le président est mal à l’aise sur les grandes questions de société (comme l’avortement) qui déchirent le pays. Il ne réussit guère à se dégager, face au ralentissement de l’économie, des «menottes» que constituent pour lui le surendettement de l’État, le déficit du budget et la domination de l’opposition au Congrès. Contrairement à l’engagement qu’il avait pris en 1988 («no new tax »), il relève la fiscalité et ne peut atténuer les conséquences douloureuses, pour les cadres et les cols blancs, de la restructuration des grandes sociétés. Enfin, les émeutes du printemps de 1992, au cours desquelles le centre de Los Angeles est dévasté par des Noirs et des Hispaniques exaspérés, amplifient les carences d’une politique sociale qui a laissé les inégalités entre races et classes se creuser. Ses adversaires reprochent volontiers à George Bush d’avoir joué les «Jules César» à l’étranger et les «Néron» dans une Amérique embrasée.

Il laisse le souvenir d’un conservateur éclairé, dont le bilan en politique étrangère force le respect, mais que son immobilisme intérieur a handicapé.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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